Samedi 9 juin
8ème étape : Petra Piana - l'Onda
 
Temps prévu : 4h50 - Point culminant : 1842 m 
Dénivelé positif : 490 m - Dénivelé négatif : 902 m
 
Il est 4 heures du matin et il fait encore nuit.  Michel se lève pour filmer le réveil des
randonneurs qui vont doubler l'étape d'aujourd'hui. Moi, je n'ai pas le courage de sortir
de la tente, car, cette nuit encore, nous n'avions pas très chaud. Dehors il fait toujours
froid, je préfère rester au fond de mon sac de couchage. Entre temps, je me suis
rendormie et à mon réveil vers 5h45, j'entends nos amis qui partent. Ils avaient prévu
de partir à 5h mais, quand il fait nuit et en plus froid, on a du mal à ranger sa tente et
se préparer. Nous nous levons tranquillement à 6 heures et partons à 7h30 en prenant
le sentier normal du GR 20. Nous en avons un peu assez des crêtes et j'ai très envie de
repasser par les belles bergeries de Tolla. Au départ, il faut descendre 200 mètres dans
les éboulis jusqu'à 1609 m, aux bergeries de Gialgu encore fermées. Nous continuons à
descendre sur un chemin escarpé tout en longeant le torrent du Manganello et ses
piscines naturelles, avant d'atteindre la forêt. Nous rencontrons de temps en temps des
randonneurs qui sont partis du sud, certains nous reconnaissent grâce à notre site qu'ils
ont visité avant de partir. La forêt est belle et le chemin très agréable. Nous arrivons à dix
heures aux Bergeries de Tolla désertes, la bergère n'est pas encore montée avec ses bêtes.
Nous regrettons son absence et décidons de faire malgré tout une petite pause
casse-croûte à l'extérieur de la bergerie, à quelques pas de la source. Nous voici repartis
et, au bout de 15 minutes, nous atteignons la passerelle du Manganello et ses très belles
vasques. En l'an 2000, nous avions fait un petit arrêt baignade mais, cette année, il ne fait
pas très chaud et nous ne sommes pas très tentés. Après la traversée, nous rejoignons le
chemin qui monte doucement vers les bergeries et le refuge de l'Onda. Nous rencontrons
des cochons sauvages occupés à fouiner dans la forêt ; ils ne remarquent même pas
notre passage. Au bout d'1h30, nous arrivons au refuge. Des ouvriers travaillent sur une
nouvelle construction à côté de la bergerie et une dizaine de mulets, attachés pour le
moment, servent au transport des matériaux. Il est à peine midi passé et le gardien s'est
absenté pour la journée. Tout le monde espère qu'il n'a pas l'intention de rester dans la
vallée, sinon il n'y aura pas de ravitaillement ni le bon menu que son épouse prépare
si bien. En attendant, nous installons notre tente dans l'enclos prévu pour le bivouac,
prenons une bonne douche et faisons la lessive tant qu'il y a du soleil. Avec un peu de
chance, le linge sera sec ce soir. Nous profitons d'une petite sieste au soleil. Les
randonneurs commencent à désespérer quand le gardien et son épouse arrivent enfin
vers dix huit heures avec le ravitaillement et les bêtes. A peine le temps de déballer et
de s'installer que tout le monde se rue devant la bergerie pour se ravitailler, payer la
nuitée et commander le repas du soir qu'il avait fort heureusement préparé le matin 
avant de descendre.
 
Un peu avant le dîner les chèvres rentrent pour la traite, c'est l'animation autour du bivouac.
 
Ce soir, nous dînerons exceptionnellement vers 20 heures et, comme d'habitude, c'est
très copieux. Une bonne soupe corse à volonté suivie d'une grosse assiette de pâtes
accompagnées de ragoût de viande et, pour terminer, le plat de fromage, un fruit et
la fameuse liqueur de myrtes.
La soirée passe très vite et, à 22 heures passées, nous quittons la bergerie.
Il fait nuit noire et nous n'avons pas pensé à emmener nos frontales. Heureusement
que nous avons emporté la caméra ; nous utilisons donc sa torche pour
nous éclairer et retrouver notre tente.

Le refuge a été rénové, il est propre, mais n'offre toujours
que 12 places en couchage
Bivouac sur un immense terrain herbeux et clôturé pour vous protéger
des cochons qui se promènent en liberté
Menu très copieux à 17 €
Bon ravitaillement avec pain frais.