Il est 4 heures du matin et il fait encore nuit. Michel
se lève pour filmer le réveil des
randonneurs
qui vont doubler l'étape d'aujourd'hui. Moi, je n'ai pas le courage de sortir
de la tente, car, cette nuit encore, nous
n'avions pas très chaud. Dehors il fait toujours
froid, je préfère rester au fond de mon
sac de couchage. Entre temps, je me suis
rendormie et à mon réveil vers 5h45, j'entends
nos amis qui partent. Ils avaient prévu
de partir à 5h mais, quand il fait nuit et en
plus froid, on a du mal à ranger sa tente et
se préparer. Nous nous levons tranquillement à 6
heures et partons à 7h30 en prenant
le sentier normal du GR 20. Nous en avons un
peu assez des crêtes
et j'ai très envie de
repasser par les belles bergeries de Tolla. Au départ, il faut descendre
200 mètres dans
les éboulis jusqu'à 1609 m, aux bergeries de Gialgu
encore fermées. Nous continuons à
descendre sur un chemin escarpé tout en longeant le torrent
du Manganello
et
ses
piscines naturelles, avant d'atteindre la forêt.
Nous rencontrons de temps en temps des
randonneurs qui sont partis du
sud, certains nous reconnaissent grâce à notre site qu'ils
ont visité avant de partir. La forêt est belle et le
chemin très agréable. Nous arrivons à dix
heures aux
Bergeries
de Tolla désertes, la bergère n'est
pas encore montée avec ses bêtes.
Nous regrettons son absence et décidons de faire malgré tout une
petite
pause
casse-croûte à l'extérieur de la bergerie, à
quelques pas de la source. Nous voici repartis
et, au bout de 15 minutes, nous atteignons
la passerelle du Manganello et ses très belles
vasques. En l'an 2000, nous avions
fait un petit arrêt baignade mais, cette année, il ne fait
pas très chaud et nous ne sommes
pas
très tentés. Après la traversée, nous rejoignons le
chemin qui monte doucement vers les bergeries
et le refuge de l'Onda. Nous rencontrons
des cochons sauvages occupés à fouiner dans
la forêt ; ils ne remarquent même pas
notre passage. Au bout d'1h30, nous arrivons au refuge. Des
ouvriers travaillent sur une
nouvelle construction à côté de la
bergerie et une dizaine de
mulets, attachés pour le
moment, servent au transport des
matériaux.
Il est
à peine midi passé et le
gardien s'est
absenté
pour
la
journée.
Tout le monde espère
qu'il n'a pas l'intention de rester dans
la
vallée, sinon
il n'y aura pas de ravitaillement ni le bon
menu que son épouse prépare
si bien. En attendant, nous installons notre tente dans
l'enclos prévu pour le bivouac,
prenons une bonne douche et faisons la lessive tant
qu'il y a du soleil. Avec un peu de
chance,
le
linge sera sec ce soir. Nous
profitons d'une
petite sieste au soleil.
Les
randonneurs commencent à désespérer quand le gardien et son épouse
arrivent enfin
vers dix huit heures avec le ravitaillement et les bêtes. A
peine le temps de déballer et
de s'installer que tout le monde se rue
devant la bergerie
pour se ravitailler, payer la
nuitée et commander le repas
du soir qu'il avait fort heureusement préparé le
matin
avant de
descendre.
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